Albi par le New York Times
En France, le déclin des villes de province est celui d’un marqueur de son identité : New York Times le 7/03/17 (version traduite)
Extraits : Dans un pays comme la France, qui foisonne de beauté et dont les traditions semblent immuables, il n’est pas aisé de prendre la mesure des changements, voire de la décomposition en cours. Elle saute pourtant aux yeux, à Albi comme dans des centaines d’autres communes. La France perd, une à une, ses villes de province de taille moyenne — ces pôles de vie denses et raffinés, profondément ancrés dans le milieu rural, où les juges rendaient justice, où Balzac situait ses romans, où les préfets émettaient des ordres et où les citoyens pouvaient acheter une cinquantaine de fromages différents. [...]
De la fenêtre je voyais un gigantesque centre commercial, Les Portes d’Albi, dont le parking était bondé. Dans l’Albi que j’avais connu auparavant, les commerçants logeaient en ville, au-dessus de leurs boutiques. Des siècles d’histoire et de vie peuplaient les boulevards ombragés. Faire ses courses était un geste social autant qu’économique. [...]
Les boutiques pour touristes et les grandes chaînes de l’habillement sont ouvertes, mais les épiceries, les cafés et les boucheries, tous ces établissements qui au cours des siècles animaient le cœur des villes comme celle-ci, ont disparu. [...]
L’anxiété latente se nourrit en partie du déclin visible d’innombrables centres-villes historiques. Voir se déliter ainsi les anciennes villes de province est un coup de plus porté à l’identité française — la preuve tangible qu’un mode de vie disparaît. Le même processus a touché les centres-villes américains, peu à peu vidés de leur substance au cours des décennies passées. D’après un sondage récent, 10,4 % des commercesdes villes moyennes de France sont désormais fermés, plus du double du chiffre d’il y a 15 ans. [...]
Version originale : As France’s Towns Wither, Fears of a Decline in ‘Frenchness’
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.